La permaculture

Comment cultiver autrement ?

« Dans une vraie agriculture naturelle, on ne cultive pas, on ne laboure pas » 

Masanobu Fukuoka

Retour aux sources, préservation de la planète, agriculture raisonnée, en parler, c’est bien, agir, c’est mieux ! Né dans les années 1970, le concept de permaculture a pour ambition d’inventer un système nouveau pour vivre et cultiver davantage dans le respect de la nature et de ses écosystèmes. Ce mode d’agriculture séduit de plus en plus, mais sait-on réellement ce qu’est la permaculture ? Quels sont ses principes fondamentaux et comment la pratiquer ? Explications et initiation à la permaculture.

Définition de la permaculture​

Théorisée par un biologiste, Bill Mollison, et un essayiste, David Holmgren, la permaculture a été inspirée par un agriculteur japonais, Masanobu Fukuoka. Imiter le fonctionnement des écosystèmes naturels est au coeur de la permaculture. Observer la nature pour reproduire ses modèles et ses relations permet une agriculture respectueuse de la biodiversité et de l’humain.
Née de l’association des termes « permanente » et « agriculture », la permaculture est constitué de quatre piliers éthiques.

Les 4 piliers éthiques de la permaculture

Prendre soin de la terre

Voir la nature ne suffit pas, il faut la regarder, la scruter, la comprendre. Prendre le temps de l’examiner : quels sont les insectes présents ? Les animaux ? Quelles plantes poussent dans la région ? Quelle est l’exposition du terrain ? Quel climat ? Interagir avec l’environnement pour l’apprécier et le reproduire.

Prendre soin des humains

Prendre soin de l’environnement, c’est prendre soin des humains. Favoriser et valoriser les ressources renouvelables, afin de préserver les ressources non-renouvelables. La permaculture n’utilise aucun engrais, aucun produit chimique, ne produit aucun déchet. C’est l’aménagement et les interactions de la biodiversité qui permettent une agriculture écologique et efficace.

Créer l' abondance

La permaculture, c’est intégrer un espace et non le façonner en se servant de la diversité du lieu et en le valorisant. Optimiser un terrain en réduisant la consommation d’énergie, et en visant une agriculture durable et éco-responsable.

Redistribuer les surplus

Savoir adapter sa pratique en fonction de l’évolution de la nature. Les ressources doivent être produites en fonction de la nécessité et stoker, si besoin, pour éviter le gaspillage.

Les 12 principes de la permaculture

En 2002, dans son livre Permaculture : Principles and Pathways Beyond Sustainability, Bill Mollison théorise les 12 principes de la permaculture :  

Principes permaculture
  • 1/ Observer et interagir

    Savoir observer et rentrer en interaction avec la nature est primordial en permaculture.

  • 2/ Collecter et stoker l’énergie

    Mettre en place des systèmes qui permettent de collecter et stoker les ressources afin d’en bénéficier lorsque les récoltes diminuent.

  • 3/ Obtenir des résultats

    Pour un système prospère, une récompense sous forme de ressources produites, d’un revenu ou d’un profit doit être générée.

  • 4/ Appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction

    Nos actions et notre comportement agissent sur la nature. Assurer un bon fonctionnement de la permaculture, c’est savoir adapter sa pratique en s’auto-régulant.

  • 5/ Utiliser et valoriser les ressources et services renouvelables

    L’équilibre entre productivité et diversité est possible en utilisant à bon escient les ressources renouvelables et en diminuant l’utilisation des ressources non-renouvelables.

  • 6/ Ne pas produire de déchet

    Valoriser et utiliser toutes les ressources permettent de ne produire aucun déchet.

  • 7/ Concevoir en partant du général pour aller aux détails

    Avoir une vue d’ensemble sur la nature permet de la reproduire avec plus de recul. Les détails s’ajouteront au fur et à mesure.

  • 8/ Intégrer plutôt que séparer

    La symbiose entre les éléments développe l’entraide au lieu de les mettre en concurrence.

  • 9/ Utiliser des solutions lentes et à petite échelle

    Etablir des systèmes lents et petits sera plus facile à maintenir.

  • 10/ Utiliser et valoriser la diversité

    La diversité est une force pour la nature, cela la rend moins vulnérable.

  • 11/ Utiliser les interfaces et valoriser les zones de bordure

    Associer des éléments différents est plus intéressant et productif.

  • 12/ Utiliser le changement et y répondre de manière créative

    Observer le changement et le prendre en compte dans sa pratique.

Comment faire un jardin en permaculture ?

 

  • Examiner l’emplacement : type de terre, exposition au soleil, au vent, le climat, cycle de l’eau.
  • Se référer à la couleur du sol : une teinte sombre signifie une terre riche en nutriment. À l’inverse, une couleur claire nécessite un apport en engrais naturel. Une forte végétation témoigne d’un sol riche. Si vous pouvez former un petit boudin avec de la terre humide, c’est que le sol est fertile.
  • Pour finir, effectuer le test du bocal : secouer un bocal d’eau contenant de la terre jusqu’à obtenir une substance homogène. Laisser reposer 24 heures puis vérifier s’il y a la présence de résidus de sable ou d’argile. Dans ce cas, le sol est riche.

 

Un jardin en permaculture ne s’improvise pas.

  • Prendre une feuille et délimiter chaque zone du jardin.
  • Réfléchirplanter chaque plante en fonction de ses vertus et de la complémentarité avec ce qui l’entoure.
  • Multiplier les variétés afin de créer un éco système résistant.
  • Opter pour les semis et les plantes bio.
  • Ne pas oublier d’adapter les plantations par rapport à la saison ce qui évite le gaspillage.

 

Pour enrichir le sol, des solutions naturelles existent.

  • Les feuilles mortes, en évitant les feuilles des noyers et des arbres fruitiers.
  • La tonte d’herbe sèche, avec sa forte teneur en azote, favorise la culture de laitues, de pomme de terre, de petits pois, de haricot, de patate douce et autres.
  • Utiliser l’engrais naturel produit par les animaux, le compost ou encore la lombriculture.
  • Penser à récupérer l’eau de pluie pour hydrater les plantes et garder un sol humide en utilisant du paillage ou « mulch ».
  • Associer les plantes de manière positive ce qui favorisera leurs interactions.
  • Préférer la culture serrée et multiplier les variétés sur des buttes, des planches, des paniers suspendus ou verticalement sur des treillis.
  • Les lombrics jouent un rôle essentiel puisqu’ils protègent le sol et sont signe de bonne santé.
  • Les poules sont un bon allié. En plus d’offrir des oeufs, elles entretiennent les sols et le bonifie, mangent nos déchets et se débarrassent des insectes nuisibles.

La permaculture est plus qu’un concept, c’est une philosophie. Accessible à tous et pour tous, que vous soyez à la campagne ou en ville, la création d’un potager en suivant les principes de la permaculture est tout à fait possible.

Alors si vous aussi vous souhaitez participer à une agriculture éco-responsable, préserver la biodiversité et surtout agir pour l’avenir, passez à la permaculture.

À vos graines, prêt, cultivez !

« L’utilisation de tracteurs et d’outils détruit la vraie nature. Les plus grands ennemis des arbres, ce sont la scie et la hache. Les plus grands ennemis du sol, ce sont la culture et le labour. Si les gens n’avaient pas ces outils, ce serait mieux pour tout le monde »

Masanobu Fukuoka

Vous êtes intéressé ?

Si vous souhaitez transformer votre potager en permaculture, n’hésitez pas à venir découvrir la permaculture en Ardèche auprès de l’association Zone 5 au Teil. L’équipe vous expliquera comment faire un jardin en permaculture, quand et comment commencer et vous donnera quelques techniques de permaculture.