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Utilisation de toilettes sèches

  • Temps de lecture :10 min de lecture

Si l’on parle de toilettes sèches, certains disent « très peu pour moi » ou au contraire d’autres répondent un grand « oui ! ». Ne soyons plus divisés et rassemblons-nous autour de la sciure, elle est notre alliée ! L’installation de toilettes sèches reste simple, sans odeur et permet de réduire la consommation d’eau. Comment fonctionnent ces toilettes écologiques ? Comment les toilettes sèches contribuent à la préservation de notre planète ? Entre économie d’eau, valorisation des déchets organiques et démarche écoresponsable, les toilettes sèches ont tout pour plaire.

Installation de toilettes sèches : une démarche écologique

Les toilettes à compost, où les selles et les urines sont mêlées, permettent de réduire considérablement nos déchets. L’ajout de sciure après chaque passage bloque les odeurs et apporte de la matière carbonée indispensable à la maturation du fertilisant. 

Les toilettes sèches sont simples d’utilisation :

  • Déposer une couche de sciure ou un mélange de substances carbonées (branchages, feuilles, paille, résidus de tonte), au fond des toilettes.
  • Installer un seau rempli de sciure ou autre matière carbonée ainsi qu’une pelle.
  • Après chaque passage, mettre de la sciure à l’aide de la pelle. 
  • Vider le seau une fois plein dans un bac à compost puis le nettoyer.

La sciure peut facilement être récupérée gratuitement auprès des professionnelles qui travaillent le bois. Attention tout de même à ce qu’ils n’exploitent pas des bois traités ou exotiques, car cela pourrait fragiliser la santé du fertilisant. La sciure de résineux ne doit pas être utilisée seule, un mélange avec d’autres résidus est recommandé. 

Les toilettes sèches offrent une solution alternative pour les personnes qui ne disposent pas de réseau d’assainissement collectif. Avec un fonctionnement simple et peu onéreux, les toilettes écologiques s’installent à l’intérieur comme à l’extérieur d’une maison. Si les toilettes à compost restent minoritaires, c’est dans les campagnes qu’elles sont les plus présentes, car faciles à aménager. En zone rurale, tous les résidants ne sont pas raccordés au tout-à-l’égout. Ils relèvent du régime de l’assainissement non collectif (ANC) et sont responsables de l’épuration des eaux qu’ils rejettent. Ils utilisent généralement des fosses septiques ou des fosses toutes eaux. Selon l’estimation du RAE (Réseau de l’assainissement écologique), 5 % des foyers non reliés à l’égout seraient dotés de toilettes sèches. Un arrêté de 2009 indique que « les toilettes dites sèches (sans apport d’eau de dilution ou de transport) sont autorisées, à la condition qu’elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines ». 

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Fabrication de toilettes sèches : mode d'emploi

  • Construire la caisse : découper des planches de bois à l’aide d’une scie sauteuse. Faire un trou ovale sur la partie supérieure de la caisse dont les dimensions dépendent de la lunette de toilette classique.
  • Assembler les différentes parties de la caisse avec, au choix, des clous ou des vis à bois. Afin d’assurer la stabilité des toilettes sèches au sol, mettre quelques patins à clouer sous la caisse.
  • Fixer la lunette de toilette dans le trou prévu à cet effet.
  • Installer un seau en inox pour récupérer les déchets. Conseil : prévoir deux seaux, le second remplacera le premier lorsque celui-ci sera plein ou en attente d’être vidé. 
  • Déposer des copeaux de bois ou de la sciure au fond du seau. 
  • Une trappe peut être aménagée sur l’une des faces de la caisse pour faciliter la vidange. Cela évite de devoir soulever le récipient qui sera assez lourd. 

Astuce : pour rendre les toilettes sèches accueillantes, laissez libre cours à votre créativité. Pinceaux et peintures sont les outils indispensables pour révéler l’artiste qui se cache en chacun de nous !

Réduction de la consommation d’eau grâce à l’utilisation de toilettes sèches

Les toilettes sèches permettent de collecter l’urine et les matières fécales humaines pour les transformer en engrais. Ce modèle peut révolutionner notre système d’assainissement qui est fondé sur le tout-à-l’égout : les déjections sont transportées par l’eau dans un tuyau souterrain. Si ce système est pratique et a permis de limiter la propagation de maladies, il est aujourd’hui saturé et engendre de nombreux gaspillages. Pour un foyer de 4 personnes, 20 % de l’eau potable est utilisée pour acheminer l’urine et les matières fécales. L’ensemble des eaux usées se retrouvent contaminées par les germes et bactéries fécaux. L’azote et le phosphore présents dans les urines doivent être éliminés dans les stations d’épuration avec des traitements coûteux pour une faible efficacité.

Le RAE et l’Écocentre Pierre & Terre ont réalisé une enquête en mai 2020 pour connaître le volume d’eau envoyé quotidiennement dans le système d’assainissement des foyers équipés de toilettes sèches. Le constat est sans appel : une personne qui dispose de toilettes à compost consomme 77 L d’eau potable par jour. La moyenne française est de 150 L par jour, soit le double. Un ménage avec des toilettes écologiques consomme 194 L par jour, soit ce qu’utilise un individu seul avec des sanitaires classiques.

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Installation de toilettes sèches en bois
L'installation de toilettes sèches permet de réduire notre consommation d'eau. Source : Lécopot

Toilette écologique et maniement du compost

Les toilettes sèches permettent d’obtenir de l’engrais naturel et identique à celui qu’achètent les agriculteurs. Les fertilisants en vente proviennent d’azote, de potassium et de phosphore, tous présents dans nos excréments. Autrement dit, nous produisons naturellement tout ce dont les plantes ont besoin pour grandir. Les engrais commercialisés sont fabriqués par synthèse chimique ou par extraction minière avec des techniques polluantes. Ces ressources ne sont pas renouvelables et localisées qu’à quelques endroits dans le monde donc un épuisement de celles-ci serait une catastrophe pour l’agriculture. 

La philosophie de la permaculture c’est que « le problème est la solution » et que « tout déchet est une ressource inutilisée ». Les toilettes sèches sont donc une solution idéale. Déposer le compost à la surface du sol permet de nourrir et de fertiliser la zone. Les matières azotées favorisent la croissance des végétaux et les substances carbonées comme la sciure développent de l’humus. 

La matière organique qui provient des toilettes sèches au même titre que les résidus de la cuisine ou du jardin doit être appréhendé comme une ressource bienfaitrice et non comme un déchet. Par exemple, une famille de 4 personnes qui utilisent des toilettes sèches à litière obtiendra en moyenne 3 m3 d’engrais qui sera réduit de ⅔ après 2 ans de compostage. Ces 1 m3 de fertilisant par an suffisent à entretenir le potager. Plus besoin d’acheter du terreau ! L’usage de toilettes sèches permet également une prise de conscience sur la production de déchets et sur leur traitement. 

Technique de compostage

  • Utiliser 2 récipients : le premier recevra les matières issues des toilettes sèches pendant que le deuxième servira à la maturation. 
  • Ne pas oublier de varier les apports dans le compost : ajouter les détritus compostables de la cuisine et/ou du jardin.
  • Humidifier le fertilisant en période sèche. Le compost ne doit pas être desséché alors pour limiter ce risque, le placer à l’ombre d’un arbre est recommandé et selon la réglementation à l’abri des intempéries. 
  • Attendre 24 mois est préconisé avant d’utiliser l’engrais afin d’obtenir une bonne hygiénisation du compost. Ce délai permet la destruction des germes pathogènes et donc de restituer au sol des minéraux sains pour son équilibre.

L’installation de toilettes sèches est simple et ne nécessite pas de compétences particulières. Les avantages sont nombreux tant au niveau financier qu’écologique. Réduire la consommation d’eau, protéger les nappes phréatiques, enrichir naturellement le jardin est possible. Nous générons des déchets, c’est un fait, à nous d’agir pour les valoriser et préserver notre environnement.

Article réalisé par Curios-sites.